Un abbé intégriste va être jugé ce mardi par la cour d'assises des Yvelines pour "viols" et "viols avec actes de barbarie" sur trois enseignantes d'une école privée des Yvelines qu'il dirigeait. Le procès est prévu pour durer jusqu'à vendredi.
L'abbé est jugé pour "viols" et "viols avec actes de barbarie" sur trois enseignantes de l'école privée des Yvelines qu'il dirigeait à Goussonville. Seules deux des trois victimes présumées ont souhaité se porter parties civiles dans ce procès. A la demande des victimes le procès se déroulera à huit clos.
L'école de Goussonville, un établissement proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X
Le religieux, aujourd'hui âgé de 44 ans, avait été mis en examen et écroué en avril 2014 pour des actes présumés commis au sein de l'école Notre-Dame de la Sablonnière à Goussonville, près de Mantes-la-Jolie, un établissement proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, mouvement traditionaliste lefebvriste en rupture avec l'Eglise catholique depuis 1988.
Des "viols" et des "sévices"
La justice soupçonne l'ancien directeur de l'école d'avoir violé à l'automne 2010 trois enseignantes et de leur avoir fait subir des sévices. Il aurait usé de son "influence spirituelle" sur ces trois femmes, pour leur faire subir des séances d'exorcisme où il mimait l'acte sexuel, avait révélé Le Parisien.
Des faits que le religieux "conteste", selon son avocat Me Jérôme Triomphe. Son avocat plaidera la relaxe de son client.
Une élue municipale, interrogée par l'AFP au moment de la mise en examen de l'abbé, avait décrit l'école de Goussonville comme un établissement vivant en "vase clos". La Fraternité Saint-Pie X est une communauté intégriste proche des milieux d'extrême droite, fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre. Elle ne reconnaît pas le Concile Vatican II (1962-1965) qui a, selon eux, rompu avec la tradition et compte quelque 600 prêtres dans le monde, dont 150 en France.
L'évêché de Versailles avait précisé en 2014 n'avoir "aucun lien avec ce mouvement" et "être profondément attristé pour les victimes" et "blessé que la figure du prêtre soit salie".
L'abbé a été placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy (Yvelines). Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.